Yukao Nagemi is the visual artist name of Christian Jacquemin. He combines figurative hand drawing with abstract generative digital effects. He questions our relationships to science and technology and their dramatic syndromes. As media, he uses ink and tablet drawing, live graphic performance, programs for generative graphical effects, and video.

Des visuels de dessin vivant numérique sur le thème de l'Apocalypse accompagnent les expressions d'une sonate pour violon et violoncelle. Read more
Des ateliers danse contemporaine et dessin vivant vidéoprojeté, dans le cadre d'une résidence au Conservatoire d'Argenteuil, avec des élèves des Read more
Un projet de l'ensemble soundinitiative de DJing entre musiques contemporaines et musiques actuelles avec du graphisme numérique interactif et participatif. Read more
Dans un monde envahi par les images et le virtuel, qui pourrait aujourd'hui affirmer avec une certitude absolue que sa Read more
La vie sociale, le goût des apparences, l'obscurantisme et l'absence de culture, déjà analysés par Platon envers la société athénienne, Read more
silent performative drawing: Annika KompArt (choreographer) & Yukao Nagemi (live drawing) Silent Drawing at Treffpunkt Speech(Less) is a drawing performance Read more
Julien Malaussena (composition), Duo XAMP (accordéon) & Yukao Nagemi(dessin performatif) ateliers portatifs (hommage à Bernard Guerbadot) is a composition of Read more
Salah el Ouergli & Slim Molki (Stembali live music), Farah Bahri & Yukao Nagemi (performative drawing) https://vimeo.com/292087712 Lights and Resonances Read more

Rejoice!

Pauline Klaus (violon), Marie Ythier (violoncelle), et YukaoNagemi (dessin numérique)

Pauline Klaus et Marie Ythier interprètent la sonate Rejoice! de Sofia Gubaidulina le 24 juillet 2023 à Notre Dame de toute Grâce dans le cadre du Festival Les Musicales d’Assy.

Accompagnement vidéoprojeté de dessin vivant et d’effets visuels numériques pendant une pièce pour violon et violoncelle de Sofia Gubaidulina, compositrice de la deuxième moitié du 20ème siècle. La narration de la composition visuelle accompagne les 5 mouvements de l’oeuvre et les effets réagissent aux inflexions musicales.

Rejoice! est une sonate de Sofia Gubaidulina pour violon et violoncelle (1981) dont les cinq parties sont inspirées de leçons spirituelles du théologien et poète ukrainien Grigory Skovoroda. Rejoice! a été jouée à l’église Notre Dame de toute Grâce au Plateau d’Assy le 24 août 2023 dans le cadre du Festival Les Musicales d’Assy. Les deux interprètes, Pauline Klaus (violon) et Marie Ythier (violoncelle), étaient placées dans le choeur, devant la projection des graphismes et dessins numériques réalisés en direct et sous la tapisserie de Jean Lurçat L’Apocalypse, le combat entre le dragon et la femme inspirée du chapitre 12 du Livre de l’Apocalypse sur le thème de la lutte du bien et du mal.

En raison de la présence de cette œuvre visuelle et de la possibilité de faire correspondre des versets de l’Apocalypse à chacun des mouvements de la sonate, j’ai choisi de faire des visuels en écho à la tapisserie. Pour chacune des parties musicales, j’ai associé des scènes de ce chapitre de l’Apocalypse correspondant à ma perception de l’expression musicale tout en conservant l’ordre de cette narration mythique. Pendant chacun des mouvements de la sonate, j’ai réalisé une performance graphique des scènes des versets choisis qui, pour certaines, reprenaient des éléments de la scène précédente.

L’œuvre musicale est très expressive, elle décrit un large spectre depuis le recueillement apaisé jusqu’à de violents dialogues entre les deux instruments. Symétriquement, le chapitre 12 de l’Apocalypse dont les principaux protagonistes sont une femme, un dragon, un aigle et l’archange St Michel, offre des scènes à forte connotation visuelle et symbolique, décrivant tour à tour un enfantement, un combat, un exil, un envol, une menace, une attente, une vengeance…, pour lesquelles j’ai pu associer subjectivement des esthétiques musicales de la sonate. La performance dessinée n’est ni une illustration de l’Apocalypse, ni une résonance synesthétique de la musique, mais un chemin intermédiaire qui s’appuie sur les expressions musicales de la sonate et le langage symbolique de l’Apocalypse pour faire un lien entre une offrande musicale et des visions fantastiques, les deux ayant pour socle commun la foi chrétienne.

Remerciements: l’équipe d’organisation du Festival Les Musicales d’Assy, la municipalité de Sallanches, la paroisse Saint François d’Assise…

Correspondance entre mouvements de Rejoice! et versets de l’Apocalypse (version BFC):

  • 1: Your joy no man taketh from you
    • 1 Un grand signe apparut dans le ciel: une femme revêtue du soleil, qui avait la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête.
    • 2 Elle allait mettre au monde un enfant, et les peines de l’accouchement la faisaient crier de douleur.
  • 2: Rejoice with them that do rejoice
    • 3 Un autre signe apparut dans le ciel: un énorme dragon rouge qui avait sept têtes et dix cornes, et une couronne sur chaque tête.
    • 4 Avec sa queue, il balaya le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre. Il se plaça devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son enfant dès qu’il serait né.
  • 3: Rejoice Rabbi
    • 5 La femme mit au monde un fils, qui dirigera toutes les nations avec une autorité de fer. L’enfant fut aussitôt amené auprès de Dieu et de son trône.
    • 6 Quant à la femme, elle s’enfuit dans le désert, où Dieu lui avait préparé une place, pour qu’elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
  • 4: And he returned into his house
    • 13 Quand le dragon se rendit compte qu’il avait été jeté sur la terre, il se mit à poursuivre la femme qui avait mis au monde le fils.
    • 14 Mais la femme reçut les deux ailes d’un grand aigle pour voler jusqu’à la place préparée pour elle dans le désert, afin d’y être nourrie pendant trois ans et demi, à l’abri des attaques du serpent.
  • 5: Listen to the still small voice within
    • 15 Alors le serpent projeta de sa gueule des masses d’eau pareilles à un fleuve derrière la femme, pour que les flots l’emportent.
    • 16 Mais la terre vint au secours de la femme: la terre ouvrit sa bouche et engloutit les masses d’eau que le dragon avait projetées de sa gueule.

Ateliers jeunes: danse contemporaine et dessin vivant

Étienne Favre (danse contemporaine), Yukao Nagemi (graphisme interactif) et les élèves du Conservatoire d’Argenteuil

La danse contemporaine et les arts visuels interactifs ont en commun d’être centrés sur le geste, le placement dans l’espace, le regard de l’autre… Pour explorer les croisements fertiles entre ces disciplines, nous avons réalisé des ateliers mêlant graphisme vivant vidéo-projeté dans l’espace de danse et création chorégraphique avec des élèves des cycles 1,2 et 3 du conservatoire d’Argenteuil. L’objectif était de développer des capacités de dessin vivant sur tablette ou sur papier chez des danseuses.seurs, de concevoir des chorégraphies en relation avec l’image projetée et sa dynamique, de découvrir des formes d’expression collective où le geste dansé, le corps dans l’espace, le trait vivant et le geste graphique dialoguent.

Ces ateliers ont débouché sur des scènes variées où la créativité des élèves et leurs personnalités se sont exprimées sous des formes très diverses. Parmi les œuvres des élèves présentées lors du spectacle de fin d’année et intégrant les travaux des ateliers, citons:

une danse sur des particules numériques centrifuges avec d’amples robes pour obtenir des effets à la manière de Loïe Fuller (cycle 3), la projection sur le sol et donc les corps et les vêtements permettait d’accentuer les interactions entre le visuel et le mouvement,

des tableaux avec des manipulations des corps physiques par des mains au moyen d’une capture vidéo des mains et leur vidéo-projection à grande échelle sur le fond de scène (cycle 2),

une chorégraphie guidée par un pliage de papier réalisé sous la caméra et vidéo-projeté sur scène (cycle 2),

des correspondances entre un trait graphique et une improvisation dansée (cycle 1)…

De cette série d’ateliers, il ressort un apport positif des arts visuels vivants et interactifs en danse contemporaine. La présence d’éléments visuels animés sur scène permet une recherche chorégraphique de la dynamique du corps face à celle du trait graphique ou face à l’image de parties du corps à grande échelle. La superposition de l’image projetée et des corps en scène sollicite une recherche esthétique sur le mélange entre les graphismes numériques et les surfaces du corps ou des vêtements. Ces recherches ne peuvent avoir d’intérêt pour le public que si l’on perçoit une bonne intégration des deux médias avec des correspondances dynamiques et visuelles.

Remerciements : DRAC Île-de-France, Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Argenteuil (direction et équipe technique), Municipalité d’Argenteuil, Théâtre du Figuier Blanc, Les enseignant.e.s en danse du conservatoire d’Argenteuil : Étienne Favre, Giovanna Valussi et Nathalie Gandrille.

ContAct

DVJing: Benjamin Soistier (DJing), Yukao Nagemi (graphisme interactif)
avec l’ensemble soundinitiative

Benjamin Soistier lors de l’événement soundinitiative ICI à l’Ecole de musique et de danse de Enghien-les-Bains, le 11 mars 2023. (c) Isabelle Planche

ContAct est un projet de DJing et VJing de l’ensemble soundinitiative. ContAct fait un lien entre musiques Contemporaines et musiques Actuelles par un DJ set mixant ces différentes familles de musiques et un accompagnement visuel interactif et participatif. Les mains ont été choisies comme sujet graphique, tant en raison de la thématique du contact que pour leur lien avec le jeu instrumental qu’il soit numérique ou physique. Les mains, par le geste qu’elles corporalisent, font le lien entre le trait visuel et le jeu musical.

Le DJ set commence par des morceaux de musique sérielle des années 60-70, puis mêle progressivement des musiques actuelles électro pour inciter la participation du public. Les musicien.ne.s de l’ensemble interviennent au cours du DJ set avec des improvisations acoustiques en lien avec les morceaux mixés.

Sur le plan visuel, le versant contemporain est fait de deux types de vidéos de mains captées par les musicien.ne.s de l’ensemble soundinitiative: des captures en situation de jeu et des chorégraphies manuelles libres. La contrepartie visuelle des musiques actuelles est une paire de mains de synthèse animées en temps réel.

Tant les vidéos que les animations de mains sont versatiles, rythmiques et interactives. Le public peut, en plus, utiliser une tablette pour réaliser en direct des tags graphiques qui se superposent aux rendus des mains enrichis d’effets spéciaux synchronisés avec le son. La correspondance entre les événements sonores et visuels (effets, mixage, filtrage…) est assurée par la transmission d’informations de la platine DJ vers le logiciel de VJing.

La participation du public est un enjeu central pour cette œuvre collective: les extraits musicaux sont choisis pour leur soutien rythmique à une expression corporelle, les visuels des mains incitent à des gestuelles correspondantes, et le graphisme sur la tablette qui circule de mains en mains permet des signatures visuelles partagées publiquement.

Remerciements: École de musique et de danse d’Enghien-les-Bains, Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, Liepāja Art Forum – Lielais dzintars/Great Amber – Liepaja (Lettonie), Institut Français.

Hyperboom (XJing) – Conservatoire d’Argenteuil – Septembre 2024

Ce projet est une déclinaison “familliale” de ContAct qui reprend les même principes pour le DJing et le VJing. Au lieu d’un set DJ à base de morceaux de musiques contemporaines et actuelles, ce set est basé sur des musiques de danse depuis le rock des années 50 jusqu’aux hits du moment. Quand au VJing, des clips de danse sont utilisés comme sources des vidéos vectorielles au lieu des captures de mains. Quand aux avatars 3D ce sont des mannequins 3D de danseurs.seuses et non des modèles de mains. Comme pour ContAct, le public a la possibilité, à un moment dans la soirée, de dessiner des tags virtuels au dessus du rendu vidéo.


La Tempete

Présentation du spectacle de Véronique Caye (Laboratoire Victor Vérité)

Dans un monde envahi par les images et le virtuel, qui pourrait aujourd’hui affirmer avec une certitude absolue que sa vie n’est pas un songe. Il existe toujours un doute sur la réalité de l’objet perçu et la perception que nous nous en faisons.

Le projet La Tempête s’inscrit de la continuité de la recherche de Véronique Caye sur la place de l’image sur scène (Vera Icona) et sa signification dans la société contemporaine.

Le tableau de Giorgione, La Tempête (1515) et les paroles de Prospero, le magicien de La Tempête (1610) de Shakespeare, servent de point de départ à une réflexion sur la réalité des images. Sommes-nous prisonniers d’un monde d’images illusoires ? Ou bien au contraire, le virtuel, le monde des images n’est-il pas une tentative pour échapper à un réel que l’homme perçoit comme trivial, quotidien, dépassionné ? Le spectacle et l’installation La Tempête sont une mise en abyme de notre rapport aux images grâce à la « magie » de la réalité augmentée mixte. Prospero déploie ici tout son art de l’illusion et nous invite à regarder au delà des apparences pour choisir d’être libres dans un monde d’images.

Lien vers la page du spectacle sur le site de Laboratoire Victor Vérité: La Tempête

Recherches graphiques autour de ce spectacle

Cette page présente les travaux préparatoires de recherche en vidéo (à partir de captures vidéo réalisées par Véronique Caye) et en dessin (à partir du tableau La Tempête de Giorgione) dans le cadre de ma participation à la création de La Tempête, un spectacle de Véronique Caye accueilli en résidence par la Scène de recherche de L’École Normale Supérieure Paris Saclay en janvier-février 2020. J’y ajoute une vision ensembliste de la magie, jeu formel sans prétention aucune de faire une “philosophie” de la magie.

Vidéo

La vidéo vectorielle consiste à transformer chaque image d’une vidéo en image vectorielle (comme celles que vous pouvez obtenir en transformant une image bitmap en image SVG dans Inkscape). Ici, nous utilisons quatre couches composées de 4 niveaux de gris + un fond blanc. En plus de la vectorisation, des transformations supplémentaires peuvent être effectuées sur la représentation vectorielle de l’image (dans notre cas au format SVG) avant qu’elle ne soit finalement transformée en bitmap et en fichier vidéo. Un exemple de rendu de vidéo vectorielle est donné par la vidéo ci-contre avec des effets de composition de deux vidéos et de zoom central. Les vidéos sources sont de Véronique Caye et ont été tournées à Belle Île en Mer, France.

Lors du rendu visuel interactif durant le spectacle, la vidéo vectorisée est appliquée sur un modèle 3D de la salle dans laquelle à lieu la projection. Le rendu de ce modèle 3D est calibré pour coïncider avec le volume physique de la salle dans laquelle il est projeté afin que les vidéos soient “plaquées” sur les surfaces de la salle et rendues ainsi sans distorsion de perspective (dans une logique de réalité augmentée). Enfin, lors du rendu, des effets numériques sont ajoutés, et sont programmés afin de réagir, entre autres, à la composition musicale interactive, ils sont visibles à partir de 0’13” dans la vidéo. Des exemples de screenshots de vidéo vectorielle et d’effets numériques appliqués sur la celle-cisont présentés dans la galerie ci-dessous. On remarquera que les effets “regranularisent” la vidéo vectorielle qui, contrairement à une vidéo standard, a un rendu de type film d’animation.

Dessin

Afin de préparer les dessins qui seront proposés en lien avec la composition musicale et la performance des acteurs, j’ai réalisé des croquis à partir d’une reproduction de La Tempête de Giorgione qui sert de référence conjointe avec la pièce de Shakespeare dans la création de Véronique Caye. J’ai fait ces croquis dans le même esprit que ceux réalisés par Claude Viallat (je remercie V. Caye de me les avoir indiqués) avec plus ou moins de distance par rapport à l’oeuvre classique. Les dessins sont présentés dans la galerie ci-dessous.

Le tableau est architecturé comme un cosmos autour d’un cercle qui connecte l’arbre lune, l’arbre soleil, la femme et l’homme. Comme beaucoup d’éléments dans ce tableau, ceux-ci sont genrés (deux symboles masculins et deux symboles féminins) et disposés de façon diamétralement opposée avec, au centre du cercle, le milieu du pont. Mes croquis relèvent différents types de symboles (de genre, de connexion (je rejoins Viallat), d’animalité…). J’ai été très intrigué par la forme animale qui porte la femme, mi fourmilier, mi otarie (ce tableau de Giorgione est contemporain du Jardin des délices de Bosch). Enfin, le croquis intitulé La mer essaie de rejoindre La Tempête vue par l’oeil vidéaste de Véronique Caye et l’oeil peintre Giorgione.

Les points de fuite convergent pas tous vers une même ligne d’horizon (une horizontale légèrement au-dessus du pont). Bizarrement, l’autel sur lequel sont posées les deux colonnes a un point de fuite très haut et éloigné (vers l’arbre soleil ou hors du tableau, même). Est-ce une vision divine de cet élément parce qu’infiniment éloignée? Dans ce cas, que symbolisent ces deux colonnes qui sont posées sur cet autel? Le féminisme en Italie est apparu durant la Renaissance, soutenu par des théoriciennes ayant développé des idées sur l’égalité des sexes. Est-ce que ce tableau aurait à voir avec ce courant de pensée, donnant aux deux personnages un rôle équilibré, inhabituel dans les oeuvres antérieures? Cette tempête, serait-elle celle d’une profonde évolution sociale depuis une société moyennâgeuse patriarcale vers une société de la Renaissance italienne beaucoup plus paritaire? Mais il est difficile de qualifier ce tableau de féministe, car, même si la femme et l’homme sont à égale distance du spectateur et donc à une échelle similaire, même si la hauteur des deux visages dans le tableau est la même, la femme y figure assise, à moitié dénudée et allaitante (donc mère) et avec son pubis est visible (donc objet de désir), alors que l’homme y est représenté habillé (donc dans son rôle social). De plus, il tient un baton, symbole de pouvoir.

Comme des analystes l’ont remarqué, ce tableau se démarque des scènes religieuses habituellement représentées à cette époque. C’est précisément l’originalité de son sujet et son absence d’univocité qui en suscite l’intérêt par l’aspect énigmatique de sa composition. Les regards que j’y porte sont, bien sûr, sujets à caution, n’ayant pas l’érudition d’un.e humaniste pour en faire une analyse ancrée dans un savoir sur cette période. Ces réflexions inspirées par ce travail de regard sur l’oeuvre de Giorgione n’engagent que moi…

Une vision ensembliste de la magie

L’imaginaire comme l’ensemble des visions personnelles du monde réel (dont certaines coïncident avec le monde réel). Chacune de nos visions spécifiques (VS) du réel (R) sont l’effet de nos perceptions personnelles (VP). Le monde imaginaire étant l’ensemble de ces interprétations perceptives du réel.

Prospero utilise la magie pour exploiter l’ambivalence de nos sens et déplacer notre imaginaire (ou nous faire voir une autre réalité). Il crée un nouvel imaginaire en orientant (exploitant) notre créativité sensorielle par la magie, afin de nous contrôler par les émotions et parvenir à ses fins sans nous endommager (magie blanche par rapport à la magie noire).

Mais Prospero n’a-t-il pas une double facette: un côté brillant et manipulateur de celui qui parvient à ses fins subtilement et un côté sombre et mélancolique de celui qui, une fois parvenu à ses fins, découvre la vanité de son art et sa solitude. Est-ce aussi une réflexion sur le spectacle et la création théâtrale: est-ce que l’ordre du monde est meilleur après le spectacle? L’artiste joue avec nos sens et notre imaginaire, mais il ne peut pleinement profiter de son pouvoir car il trouble l’ordre du monde sans être vraiment révélé. Les victimes ou les bénéficiaires poursuivent leur vie hors de son pouvoir sans reconnaissance. A comparer avec l’ordre et le pouvoir religieux.

La Tempête: Un spectacle de Véronique Caye
en collaboration avec Sarah Freynet, Michèle Gouiffès, Pauline Guyonnet, David Houri, Sandrine Juglair, Pierre Mignard, Frédéric Minière, Yukao Nagemi, Rafael de Paula, Pascale Stih
Scène de recherche de L’École Normale Supérieure Paris Saclay

La Caverne de Platon

Duo Phase (Cédric Barbier et Benjamin Soistier) et Yukao Nagemi

La vie sociale, le goût des apparences, l’obscurantisme et l’absence de culture, déjà analysés par Platon envers la société athénienne, sont plus que jamais d’actualité à l’heure des négationnismes, des fake news et du populisme. Le spectacle La Caverne de Platon proposé par le Duo Phase et Yukao Nagemi repose sur le conte éponyme, et en offre une version sombre et lumineuse, saccadée et mélodieuse, musicale et graphique.

Le numérique est le creuset dans lequel ces ingrédients artistiques et philosophiques se fondent et se renforcent pour faire vivre au public une expérience intense, immersive et émouvante. La performance audiovisuelle mêle des pièces musicales pour marimba, vibraphone et gong, des compositions numériques, et du dessin performatif augmenté intimement lié aux accents musicaux. Entrez dans notre caverne, et laissez vous charmer par cet univers sonore et lumineux tout en (re)découvrant cette critique sociale métaphorique…

Duo Phase (Cédric Barbier et Benjamin Soistier) — percussions, musique numérique & composition
Yukao Nagemi — dessin performatif numérique

Remerciements: au Château Ephémère pour l’accueil en résidence.

Crédits photo: photos 1 et 2 (c) John Fun, photos 3 à 8 (c) Emilie Brouchon.

Silent Drawing at Treffpunkt Speech(Less)

silent performative drawing: Annika KompArt (choreographer) & Yukao Nagemi (live drawing)

Silent Drawing at Treffpunkt Speech(Less) is a drawing performance called “silent drawing” because only the gesture on a tablet is visible during the dance performance and not the drawing. The graphic artist is seated among the audience and draws on the tablet on his lap. It is after the dance performance, through a replay of the gestures captured on the tablet, that the drawing becomes visible to the audience, as shown in this video. It is then projected in the room outside the performance room, and can be watched by the spectators after the show before they leave the place.

The theme of the dance performance Treffpunkt Speech(Less) (Annika Kompart choreographer (DK) / Efva Lilja (SE), Georgia Kapodistria (CR), Nanna Hanfgarn Jensen (DK), and Annika Kompart (DE) dancers) is to show how dancers can improvise on the energy of the political speech. Each dancer dances on a broadcasted discourse of a politician in her own language. In addition, Annika joins each dancer by the end of her performance to experience the difference between dancing on one’s mother tongue (the dancer she joins) and a dancing on a non-native language (herself). At some times, sound art by Lola Ajima substitutes textile sound to the speech and highlights the rhythm of the speech by merging the motion of the dancers and the sound it produces as a mirror of the voice energy.

The Silent Drawing performance, is a mediumic artwork prolonging the echo of the dancers to the speeches, through a live drawing controlled by their body dynamics. The graphic artist acts as a medium of what he perceives. He tries to act at a subconscious level and not to involve expressivity, intentions, evaluation… The drawings are intentionally hidden during the dance performance, to avoid visual feedback and aesthetic considerations. They are performed on a graphic tablet and recorded through a computer program. They are a recording of the dance, with space and time encoded, as Paul Klee’s “active line on a walk, moving freely, without goal”. The drawings are replayed off-stage, when the show is over. Their replay above a background static bust picture of the dancer inverses the relationship between dance and drawing, in which the digital drawing, as a memory of the dance, can re-stage the performance of the dancer made static. It acts in a similar way as comments in media can give a second life to a political speech afterwards. It also provides a kind of signature of the dancer, and how her interpretation, even if as neutral as possible with respect to the meaning of the speech, however reveals her own dancer’s “DNA”, and provides clues about her sensitivity, her body, her age and her gender, her culture and her deep pulsion… but of course, it also reveals what the graphic artist could capture of it, for similar reasons, as some kind of second hand echo to the speech.

Category: silent performative drawing at a dance performance
Treffpunkt Speech(Less) is a dance performance by Annika KompArt presented at Baadteatret, Copenhagen (DK), 19-23 January 2019.
 
Dancers: Efva Lilja (SE) Georgia Kapodistria (CR) Nanna Hanfgarn Jensen (DK) Annika Kompart (DK)
Sound design: Lola Ajima (DK)
Silent performative drawing: Yukao Nagemi (FR)
Digital graphics: Porphyrograph

Ateliers portatifs

Julien Malaussena (composition), Duo XAMP (accordéon) & Yukao Nagemi(dessin performatif)

ateliers portatifs (hommage à Bernard Guerbadot) is a composition of Julien Malaussena for two microtonal accordions.
It was interpreted by XAMP (Fanny Vicens et Jean-Etienne Sotty) together with a visual performance of Yukao Nagemi at Soirée Infuse présente: eXtended accordion avec XAMP, Espace des Arts Sans Frontières (Paris) on Nov 21, 2017 (video capture Lola Ajima).
Soirée Infuse présente is organized by Nissim Schaul and Masha Lankovsky.

The visual composition was inspired by Bernard Guerbadot’s artistic world (see for example Tristan Trémeau’s article) pointed to me by Julien Malaussena. I made my own “restitution” of Guerbadot’s work in a drawing based on three vertical lines guided by the movement of train during a trip from Etampes to Guillerval (each vertical line looked similar to the profile of a sound amplitude enveloppe). I used these lines to create the visual score below which was then divided into as many areas as parts I had defined in Julien Malaussena’s piece (20). Each area is materialized by a dotted rectangle. Its surface is proportional to the length of the corresponding musical part. It is located in a zone of the drawing associated with the musical atmosphere to which it belongs (glissando, engine sound, drone, or doppler effect). The graphical content of these parts was then organized on the surface below to guide my ink on paper drawing during the performance and additional effects and automatic motions were added based on the four musical atmospheres.

The full performance capture is available on Vimeo

Light and resonances of Stambeli

Salah el Ouergli & Slim Molki (Stembali live music), Farah Bahri & Yukao Nagemi (performative drawing)

Lights and Resonances of Stambeli is a celebration of the Stambeli ritual through a video-projection on the floor combined with action painting and digital effects. The live drawing of the two visual performers Farah Bahri and Yukao Nagemi is empowered by the traditional Stambeli music inheriting central African roots of vaudoo ceremonies and performed live by internationally famous musician Salah el Ouergli accompanied by Slim Molki. The poetic narration is made of four songs and their associated live constructed pictures. It first evokes the maritime origin of the holy figure of Sidi Mansour, and then the audience experience three symbolic rituals of the traditional Stambeli ceremony: the candle lighting, the sacrifice, and the trance/dance.

The audiovisual performance offers an emotional journey by associating the rhythms of the music with the magic of the live digital paintings. The digital media, the live (almost danced) drawing performance and the traditional trance music of the ghombri and chakh-chakh blend in a harmonious way, reflecting on the spirit of the ancient shamanic ceremony. Certainly, the enchantment of the digital setup (in which the technical components are as much hidden as possible), contribute to the emotional impact of the work, together with the repetitive, and almost hypnotic power of the music. The ground based graphical performance avoids the distance and the domination of a screened video-projection. By locating the graphics horizontally and next to the audience, it relates less to the “société du spectacle” screen culture. It evokes the contact of the Stambeli dancers with the floor and the trajectories of their dance. It allows for a combination of dance-based painting on the floor and pixelized figures and traces.

Since three drawing and painting surfaces are available — a digital tablet, a camera-captured paper drawing, and the surface of the floor covered with paper — the two visual performers can simultaneously contribute to the graphical rendering by acting together on the floor or acting on different surfaces. Since the digital effects added to the tablet and camera-captured drawings are pulsed by the music, the four performers (2 visual artists and 2 musicians) are perceived by the audience as part of the same live audiovisual band, working closely together, coordinating through eye contact, and pulsing on the same tempo. By avoiding any illustrative or decoration feeling, and by evoking the dual visual and auditive impression of the rituals in a cohesive way, it invites the audience to participate in an actual ceremony by receiving its spiritual power.

The event has witnessed a very good feedback from the audience. It has been well covered by the Tunisian media: an interview at the evening news of the National Tunisian 2 television, an interview part #1 and part #2 on the alternative program Radio Misk and on the cultural program RTCI, a full documentary (28 mns) on the Radio Misk website, and some other more private reports. Even though the event has only been diffused on the Tunisian territory, we are convinced that it could raise the interest of an audience other Maghrebin countries which have rituals like Stambeli (Diwan in Algeria and Gnaouas in Marocoo), or of audience from other parts of the world because of its strong ethnical roots.

I would like to thank all the community of volunteers and the curators and organizers of the events for their continuous and warm support. And a big thank you to my artist partners: Farah, Salah, and Slim who gave the best of themselves for this project! I am very grateful to each of you. I am so happy to have worked with so wonderful people.

Category: live audio-visual performance (digitally augmented performative drawing and Stambeli music) — duration 30′
Presented at Dar Lasram, for INTERFERENCE 2018, Light festival Tunis (curators: Bettina Pelz & Aymen Gharbi), 6-9 September 2018.

Music performance: Salah el Ouergli & Slim Molki (Stembali live music)
Visual performance: Farah Bahri & Yukao Nagemi (performative drawing)
Stage Managers: Lamia Barbouch & Aymen Naimi
Video: Aymen Naimi (capture) & Yukao Nagemi (editing)
Production studios: GRAV at INTERFERENCE 2018 (artistic direction): Salma Kossentini & Dora Touati (curators), Youssef Skhiri, Houcem Bibo, Hassen Saadi, Aya Omri, Karim Hatira, Hakhim Mnasri, Rayen Touati, Selim Mrad… (assistants) and Design El Warsha (production): Hedy Zoghlami, Lotfi Haziri, Xhouloud Benzarti, Yassine…
Diffusion: Dar Lasram Association pour la Sauvegarde de la Médina et de Protection de l’Environnement, Many thanks to Zargha
Digital graphics: Porphyrograph / sound analysis: pure data

References

Matthieu Hagene. 2011. Stambeli / Le spleen du yenna {VOSTF}. Vimeo.

Amira Hassnaoui. 2017. Stambeli Awakening: Cultural Revival and Musical Amalgam in Post Revolution Tunisia. PhD Thesis. Bowling Green State University. PDF.

Richard Jankowsky. 2010. Stambeli: Music, Trance, and Alterity in Tunisia. Chicago and London: The University of Chicago Press.

Sarah Soull. 2016. Can Stambeli, the Spiritual Music of Tunisia, Be Saved? Noisey/VICE.