Étienne Favre (danse contemporaine), Yukao Nagemi (graphisme interactif) et les élèves du Conservatoire d’Argenteuil
La danse contemporaine et les arts visuels interactifs ont en commun d’être centrés sur le geste, le placement dans l’espace, le regard de l’autre… Pour explorer les croisements fertiles entre ces disciplines, nous avons réalisé des ateliers mêlant graphisme vivant vidéo-projeté dans l’espace de danse et création chorégraphique avec des élèves des cycles 1,2 et 3 du conservatoire d’Argenteuil. L’objectif était de développer des capacités de dessin vivant sur tablette ou sur papier chez des danseuses.seurs, de concevoir des chorégraphies en relation avec l’image projetée et sa dynamique, de découvrir des formes d’expression collective où le geste dansé, le corps dans l’espace, le trait vivant et le geste graphique dialoguent.
Ces ateliers ont débouché sur des scènes variées où la créativité des élèves et leurs personnalités se sont exprimées sous des formes très diverses. Parmi les œuvres des élèves présentées lors du spectacle de fin d’année et intégrant les travaux des ateliers, citons:
une danse sur des particules numériques centrifuges avec d’amples robes pour obtenir des effets à la manière de Loïe Fuller (cycle 3), la projection sur le sol et donc les corps et les vêtements permettait d’accentuer les interactions entre le visuel et le mouvement,
des tableaux avec des manipulations des corps physiques par des mains au moyen d’une capture vidéo des mains et leur vidéo-projection à grande échelle sur le fond de scène (cycle 2),
une chorégraphie guidée par un pliage de papier réalisé sous la caméra et vidéo-projeté sur scène (cycle 2),
des correspondances entre un trait graphique et une improvisation dansée (cycle 1)…
De cette série d’ateliers, il ressort un apport positif des arts visuels vivants et interactifs en danse contemporaine. La présence d’éléments visuels animés sur scène permet une recherche chorégraphique de la dynamique du corps face à celle du trait graphique ou face à l’image de parties du corps à grande échelle. La superposition de l’image projetée et des corps en scène sollicite une recherche esthétique sur le mélange entre les graphismes numériques et les surfaces du corps ou des vêtements. Ces recherches ne peuvent avoir d’intérêt pour le public que si l’on perçoit une bonne intégration des deux médias avec des correspondances dynamiques et visuelles.
Remerciements : DRAC Île-de-France, Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Argenteuil (direction et équipe technique), Municipalité d’Argenteuil, Théâtre du Figuier Blanc, Les enseignant.e.s en danse du conservatoire d’Argenteuil : Étienne Favre, Giovanna Valussi et Nathalie Gandrille.